La mort

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Une femme amoureuse a confié à la place vide
de la couche conjugale ses craintes souterraines.

"A l'aube de notre amour nous vivions à l'air libre
et nus, le temps coulait dans nos mains comme les eaux de pluie
que nous gardions serrées, des gouttes d'ambroisie
perlaient entre nos doigts fébriles affairés
aux caresses divines, deux oisifs satisfaits.

Tout s'éternise,
des points d'orgue sur nos baisers lyriques.

Nous avions dans un pré une chapelle,
entends du fond de la nuit grincer la lourde porte
d'où perçaient mélodies et chants orphiques, Rentre,
l'hymen consacré à Bacchus et la danse.

Le choeur jouit, c'est bien la voix des anges,
mais vois, le jour se lève, il est temps de rentrer
viens boire au bénitier, prête chère âme
tes lèvres aux miennes entrouvertes.

Bouche au calice,
vin de la vie dans le sang pour la nuit.

Qu'en est-il de ces jours où nous avons tant ri ?
Je ne vois plus voler au bal de minuit
mes jupons de jeune fille, je ne vis plus la nuit,
mais toi, si.

Ce soir il y a une femme dans tes yeux,
cache-les."

Tout meurt
des paroles telles des lucioles
qui luisent de beauté puis se heurtent
au silence de la nuit.

Et la femme amoureuse caressa le drap froid
où jadis haletait son époux, désirée,
ils avaient leurs deux sueurs sur la peau ruisseler.
L'amoureuse murmura au creux de nulle oreille :

"Tu dors ?
Je voulais tant parler ce soir.

Tu dors ?" - Non, il est mort.

Voi che sapete che cosa è l'amor,
dites-lui qu'il l'aime encore.
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A vous qui n’êtes plus

A nos chers disparus, à tous ceux qui nous ont laissés,

Aux nôtres qui sont partis trop tôt, ceux qu’on a pleurés.

A tous ceux qui ne sont plus que poussières enterrées

Ceux qui par leur absence ont nos cœurs, un jour, blessés.

A ceux que plus rien n’amuse et ne fait rire maintenant

Je dédie cet écrit comme un hommage sincère.

En pensant à eux, qui ne sont plus, mon coeur se serre.

Je ne les verrai plus, ils ont déjà rejoint le néant.

Leurs vies achevées, qui par accident, qui par vieillesse,

Ils sont partis contraints, triste punition, sombre injustice.

La religion pour moins de chagrin, pauvre artifice,

Ne peut effacer l’horreur de la mort, même les messes

Ils vivent maintenant dans nos souvenirs, nos rêves.

Intangibles, images délavées qui doucement s’effacent,

C’est quand on les oublie que pour de bon ils trépassent.

Et pour lors, sur leurs poussières, le vent se lève.

Mais, alors que nous pleurons encore sur vos disparitions,

Ne serez plus longtemps tout seuls, nous arriverons bientôt.

D’accord ou non, nous vous rejoindrons toujours assez tôt

Devenus, comme vous, réminiscences en perditions

 

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Père, mon père, je crois parfois sentir sur moi

Le souffle de la mort, ce qui cause mon émoi.

Ce temps qui s’écoule sans que j’y puisse rien

Fait que bien souvent je ne me sente pas bien.

Fils, mon fils il te faudrait vivre sans crainte.

Accepter, de la vie, les règles, sans une plainte.

Mourir est l’action ultime qui réunit les hommes,

Riches ou pauvres, dans le même somme.

Père, mon père, qui approchez de la destination

N’éprouvez vous donc aucune appréhension ?

Comment accepter de quitter ce qui fait notre vie ?

A qui m’adresser pour lui dire « je n’en ai pas envie » ?

Fils, mon fils. Crois-moi, qui aperçois le bout du chemin,

Rien ne sert de quémander en prières ou parchemins.

Profite de l’instant, de ces beautés qui nous enivrent

A trop avoir peur de mourir, tu en oublies de vivre.

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Ce temps qui nous effleure

Est-ce le froid qui glisse sur tes os
Comme une lame d’acier glacé
Sur cette peau, un peu plissée,
Qui maintenant tapisse ton dos ?

Est-ce la peur qui te fait trembler
Au matin sur tes jambes flageolantes,
Sur le rythme de ta respiration sifflante,
Quand tu grattes ta pauvre tête échevelée ?

Est-ce la crasse qui dépose sur tes mains
Ces tâches de café dont tu te gaussais parfois
Quand tu les voyais sur d’autres que toi ?
Aujourd’hui encore peu, mais demain ?

C’est le temps qui appose sur nous ses caresses.
Ces effleurements si doux qu’on ne les sent
Et qui pourtant, dans nos corps faiblissants,
Chaque jour un peu plus nous blessent.

Ce temps, qu’auprès de toi, il fait si bon vivre
Nous éloigne pourtant, malgré nos doigts enlacés,
Vers des rivages aux eaux sombres et glacées
Où notre destin finalement nous livre.

Devant le choix imparti je ne peux protester
Que ma vie est trop courte, l’instant trop bref.
Je voudrais, avec toi et l’amour comme fief,
Seulement profiter de ce qu’il peut rester.

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Papa s'en va,

Quelle journée magnifique pour une balade en moto,
Mes enfants sont dans le jardin, ils font du vélo,
A mon passage ils me saluent, leurs visages souriants,
Ma femme n'est pas venue, elle se repose sur le divan.

Je me souviens de cette route traversant la forêt,
De ces parfums de Provence que l'on hume à plein nez,
Rappelant le tableau accroché au mur au-dessus du vase,
Et ce doux ronronnement du moteur sur un filet de gaz,
Me faisant oublier quelques heures les soucis du boulot,
C'est le bonheur assuré quand je suis en moto.

Le goudron noir refoule la chaleur accumulée,
C'est à cause du soleil qui a brillé toute la journée,
Et pourtant j'ai mal, je tremble et j'ai froid,
Qu'est-ce que je fais là, et ces gens autour de moi ?

Ma vue se trouble, mais des images me reviennent,
Je vois sur ma droite un mas provençal refait à l'ancienne,
Entouré d'un grand champs de vignes sous un beau ciel bleu,
Et une famille à l'ombre d'une tonnelle, ils ont l'air heureux.

Arrêtez le hurlement des sirènes, je n'en peux plus,
Et cet homme qui titube en répètant "je ne l'ai pas vu",
Aidez-moi à me relever, j'ai une balade qui m'attend,
Je ne comprends pas, dans ma bouche ce goût du sang.

Enfin ils ont compris, ils se sont tus, je peux me relever,
Maintenant rien ne m'arrête, je peux même planer,
C'est curieux ce corps qui repose au sol, tel un pantin,
C'est donc à ça que je ressemblais avant de m'évader ?
Qui aurait pu imaginer un instant, encore ce matin,
Qu'en prenant ma moto je ne reviendrai plus jamais ?

Je pleure de n'avoir pas eu le temps de vous dire au revoir,
Prenez soin de vous, Papa ne rentrera pas ce soir,
Ma femme, mes enfants, je vous aime mais en vain,
Car le destin m'a fait croiser la route d'un assassin.


Copyright SCRATT83


  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...