vers libre

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Sous un pont balayé par les vents d’hiver,

Se tenait rabougri, engourdi, un clochard.

Il lui arrivait de penser au confort des taulards,

Lui, un carton en guise de matelas, par terre.

Pour tout repas, les restes gras des poubelles,

Sa chopine pour allumer un feu intérieur,

Le réchauffait, lui apportait quelque vigueur.

Il se réjouissait de ce diner aux chandelles

Sur son dos certes pas de doux cachemire.

Une chemise rapiécée faisait bien l’affaire,

Un pantalon gris hérité d’un vieux notaire.

Il s’allongea sur son carton et se mit à gémir.

Il s’éveilla à la nuit noire ankylosé de froid,

S’enroula grelottant dans un sac poubelle,

Resserra les ficelles autour de ses semelles,

Enfila ses gants percés pour réchauffer ses doigts.

Il se rendormit d’un sommeil sans rêve,

Depuis longtemps ne croyait plus aux nues.

Il sentit sur sa joue une chaleur inconnue,

Qu’il prit pour un doux baiser d’Ève.

Ouvrant les yeux, il chercha dans la nuit

Ce qui venait ainsi le caresser si bien.

C’était un ami, bien plus humain, un chien.

Jamais il n’eut si chaud d’un amour gratuit.

Le chien le couvrit de sa bonne chaleur,

N’attendant rien en retour qu’une caresse.

Dans une étreinte désespérée se pressent,

Oubliant l’espace d’une nuit, la laideur.

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Nomade des temps anciens.

Pour unique compagnon ton chien.

Tu te déplaces de ville en ville avec ta roulotte.

Sur les marchés tu vends bibelots et camelotes.

A la campagne, voleur de poules.

Ta vie paisible s’écoule.

Tu te dis aiguiseur ramoneur.

Tes jeux de cirques donnent du bonheur.

Tu es futé comme un renard.

Autour d’un feu tu joues de la guitare.

Ne laissant rien traîner au hasard.

Il le prendra le lascar.

Tu maraudes en quête de ferrailles.

Dans l’illégalité la peur te prend les entrailles.

La population te traite comme un malfaisant.

Toi tu restes indifférent.

Tu es susceptible et toujours en défaut.

Bagarreur tu sors le couteau.

Marginal tu vis en marge de la loi.

Tu es refoulé à chaque fois.

Dans les écoles ne vont jamais tes marmots.

Sur ta famille traîne de drôles de ragots.

Tes belles jeunes filles dansent le flamenco.

Elles disent l’avenir sur les cartes de tarots.

Tu fus sacrifié par les nazis pendant la guerre.

Tu relèves la tête et tu restes fier.

De tous les hommes tu es le plus heureux.

Tu es libre sans attache et joyeux.

Bernard Perez.


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Quand tu envahis mes pensées,
Au détour d'une fin de journée,
Il naît en moi des désirs coquins et gourmands
Que j'ai hâte d'assouvir en rentrant.

A chaud ou à froid,
Mon être en émoi,
Je ne réclames plus que toi.
Je m'imagine te dénuder
Pour mieux me délecter de ton corps d'ébène
Auquel je succombe sans peine.

Quand ton arôme subtil et corsé
Eveille mes sens à l'apogée
Je veux bien être damnée.
Concubine asservie par ta saveur divine,
Liaison dangereuse pour mes courbes féminines.

Plaisirs défendus
Dont je m'adonne sans retenue
Jamais déçue par tes promesses,
Fidèle compagnon qui n'a de cesse
De réjouir et satisfaire mon état :
Mon vénéré CHOCOLAT.

 

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Petit homme vêtu de noir.

Coiffé d’un bonnet rouge.

Tu arpentes les trottoirs.

Sur ton dos ton échelle, ton hérisson et tes gouges.

De maison en maison.

Tu offres ta façon.

Tu grimpes sur le toit comme un écureuil.

Avec ton hérisson tu racles, frottes avec orgueil.

Pris de douleurs par ta position courbée.

Tu te redresses t’étires et prends un instant pour souffler.

De ton promontoire tu scrutes l’horizon.

Dans les nuages passent des oies en migration.

Alors tu te mets à rêver de voyages.

Avec elles tu partirais vers d’autres paysages.

Mais la réalité te ramène sur ton ouvrage.

Après un profond soupir tu reprends courage.

Quant au crépuscule tu regagnes ta demeure !

Ta figure mâchurée de noir les enfants en ont peur.

Attristé par cela tu poursuis ton chemin.

Le visage caché dans tes mains.

Tu franchis la porte de ta maison.

Tu rejoins la salle d’eau ou tu frottes avec ardeur.

Après une maigre collation.

Tu t’allonges et te laisses bercer par des songes d’ailleurs.

Au petit matin le chant du coq te réveille.

Tu ré endosses ton attirail les yeux gonflés de sommeil.

Tu repars pour une journée de labeur.

Ainsi va la vie d’un petit ramoneur.

Bernard Perez.

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Et ce soir la comédie dramatique entame son deuxième acte,

Et moi, unique spectatrice du si triste et navrant spectacle,

Je m'appuie contre la barrière de ma place sur l'un des balcons,

Theatrum mundi est. Le monde est théatre. Parole de raison.

 

Parce que ce soir ce sont vous les acteurs de cette tragédie,

Et moi, muette, j'assiste en triste témoin à vos représailles,

Vous ne pouvez voir mon visage derrière mon joli éventail,

Mais les larmes se retiennent difficilement, et jamais je ne souris.

 

Parce qu'il y a des mots qui se perdent, des mots que je voudrais

Hurler !!! Parce que j'en ai assez de vous entendre vous déchirer !

Hurler, oui ! Parce que j'en puis plus d'entendre maman pleurer !

 

Et pourtant je dois me taire et mettre mon propre masque,

Pour cacher ma tristesse, et ainsi supporter cette sinistre farce,

Parce que mes mots se perdent dans le néant d'une peine cachée.

  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...