Petit homme vêtu de noir.
Coiffé d’un bonnet rouge.
Tu arpentes les trottoirs.
Sur ton dos ton échelle, ton hérisson et tes gouges.
De maison en maison.
Tu offres ta façon.
Tu grimpes sur le toit comme un écureuil.
Avec ton hérisson tu racles, frottes avec orgueil.
Pris de douleurs par ta position courbée.
Tu te redresses t’étires et prends un instant pour souffler.
De ton promontoire tu scrutes l’horizon.
Dans les nuages passent des oies en migration.
Alors tu te mets à rêver de voyages.
Avec elles tu partirais vers d’autres paysages.
Mais la réalité te ramène sur ton ouvrage.
Après un profond soupir tu reprends courage.
Quant au crépuscule tu regagnes ta demeure !
Ta figure mâchurée de noir les enfants en ont peur.
Attristé par cela tu poursuis ton chemin.
Le visage caché dans tes mains.
Tu franchis la porte de ta maison.
Tu rejoins la salle d’eau ou tu frottes avec ardeur.
Après une maigre collation.
Tu t’allonges et te laisses bercer par des songes d’ailleurs.
Au petit matin le chant du coq te réveille.
Tu ré endosses ton attirail les yeux gonflés de sommeil.
Tu repars pour une journée de labeur.
Ainsi va la vie d’un petit ramoneur.
Bernard Perez.