vers libre

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

Me voilà fantôme immobile

En équilibre sur un fil,

Devant toi que l’ombre a quitté

Instant de brève éternité.

Le vide et l’ennui me précèdent

Cohorte silencieuse et tiède.

Le temps s’effile sous nos pas

Esquisse tracée au compas

Courbe fragile dans l’espace

Cerclant d’espoir nos âmes lasses.

Nos yeux qui jadis s’effleuraient

Ne peuvent désormais sceller

L’émoi de nos cœurs affolés

Déshabillés de leur apprêt.

L’oubli de ces années brisées

Résonne aux confins de mon front.

Les mots que mes lèvres t’avouent

Ont fait le tour de l’univers

Témoins d’une mémoire floue

Dissimulée  sous mes paupières.

La vie dessinait ton visage

Aux détours de mes longs voyages.

Un sceau fatal brûlait ma peau

Conscience d’avenir ailleurs.

J’ai balayé d’anciennes peurs

Et suspendu un long repos.

L’horizon que mon sein effleure

Porte l’empreinte de tes mains

Cependant que s’enfuient les heures

Derniers remparts avant demain.

Dans le silence de l’absence

Je suis une flamme qui danse

Veilleuse et fidèle égérie

Que les années ont aguerrie.

 

 

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

Inutile soubresaut

D’une vie en sursis,

Le cœur est pris d’assaut

Par un mortel ennui.

Existence factice

Sur toile d’artifice,

Sombre et trépasse vieille âme

 L'échec est à la dame .



Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

Élytres blanches semées de rouge,

Il est debout dans la lumière,

Le regard triste, la bouche amère ;

Autour de lui plus rien ne bouge.

A ses pieds coule un flot immonde

Délivré de l’entaille profonde.

Tapie dans l’ombre la bête meurt,

Son agonie compte les heures.

Déjà, l’aube se lève, froide,

Voile crissant comme une aubade.

On croirait voir dans la glace

L’ange gardien de Samothrace,

Victoire de chair drapée d’ivoire,

Issue de vain réquisitoires.

Sentinelle muette, fidèle égide,

Il chemine, céleste et impavide,

A mes côtés, ombre légère,

Éclairant les desseins de mon erre.

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

De bois, d’essence, de cire,

Aucune éternité ici-bas.

La lune aux doigts de fée

Ecorche de sa lumière

Un visage glacé.

Soupirs, souvenirs, tristesse,

Torpeur, oubli, sérénité

Rêve évaporé, fumée de chagrin,

Larmes de cigarette dans la nuit,

Clarté obscure, brouillard d’étoiles.

Sourire, il le faut,

Mentir, cacher, abandonner.

Objet de désir, convoité, nausée.

Envie de dormir, pénombre,

Regrets, dommages intellectuels,

Anéantissement de l’âme.

Espoir enfoui comme un secret.

Demain soleil d’été,

Plaine asséchée, source tarie,

Gorge sèche, lèvres glacées.

Désillusion, fuite du temps,

Échappatoire, deuil assisté.

Fleur carnivore, la vie

Affamée, nourrit, attend son heure.

C’est l’holocauste, offrande,

Sacrifice perpétué

Depuis l’aube des temps.

Alliance curieuse d’amour et de haine.

Indifférence immobile et froide,

Regard perdu, maléfice.

Parfum de terre mouillée,

Senteurs vivaces, vivantes,

Appel frémissant, irrésistible,

Un geste espéré, interrompu,

Main de chair et de sang

Sur un front moite.

Caresse esquissée, esquivée,

Besoin d’exutoire, contact brûlant,

Fusion charnelle, intemporelle.

Mystifier son corps,

Abus de méfiance, dédoublement.

Douleur muette, étouffée,

Cerveau foudroyé, électrochoc.

Des flammes aux cendres,

Qui s’en souviens ?

Ultimes secondes,

Matière embrasée,

Tombée en poussière grise

Dans l’abîme du silence.

Plaie ouverte sur la peur,

Effroi comme une ivresse

Berce mon cœur…

Épanchement silencieux,

Perle fugace, tiède,

Écrasée sans douceur.

Naufrage, perdition, naufragé,

Le gardien des clefs meurt.

Agonie ignorée,

Porte à jamais fermée.

L’enfant-juge regarde,

Candeur immolée,

Confiance bafouée.

Étrange étreinte, assassine,

Requiem pour le bonheur,

Quête inextinguible.

Debout contre tout,

Envers tous à corps délié,

Vivre malgré la mort,

Seule certitude.

Etre ou exister ?

Nuance impalpable du verbe.

Laisser des traces,

Afin que nul n’oublie

La pensée qu’un crâne a portée.

Héritage insignifiant,

Orgueil ou prétention ?

Inutile et dérisoire souci

D’immortalité.

Faux-semblants,

Masques immobiles,

Barrières invisibles,

Parfois traversées.

Instant d’éternité

Sur un visage découvert.

Coquille de chair ouverte,

Offerte à l’autre,

Cambriolée, violée.

Blessure indélébile,

A jamais bâillonnée.

Chevelure givrée,

Jeunesse évaporée,

Tremblante carcasse,

Si tu savais…

Destin universel,

D’un passé englouti,

Le monde est l’Atlantide

D’un demain prochain.

A quoi bon jouer,

Sur le grand échiquier ?

Les fous vaincus

Ne tueront plus.

 

 

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Par delà le miroir,

Sans reflet ni mémoire

Les consciences captives

Glissent à la dérive.

Leurs murmures de sirènes

Vocalisent leur peine.

Elles ont le souvenir

D’un passé à venir

Et vains sont leurs sanglots

Ballotés par les flots.

Dans l’ombre nue des anges

Aux confins de l’étrange

Nul ne sait les pensées

De ces cœurs bâillonnés.

  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...