De bois, d’essence, de cire,
Aucune éternité ici-bas.
La lune aux doigts de fée
Ecorche de sa lumière
Un visage glacé.
Soupirs, souvenirs, tristesse,
Torpeur, oubli, sérénité
Rêve évaporé, fumée de chagrin,
Larmes de cigarette dans la nuit,
Clarté obscure, brouillard d’étoiles.
Sourire, il le faut,
Mentir, cacher, abandonner.
Objet de désir, convoité, nausée.
Envie de dormir, pénombre,
Regrets, dommages intellectuels,
Anéantissement de l’âme.
Espoir enfoui comme un secret.
Demain soleil d’été,
Plaine asséchée, source tarie,
Gorge sèche, lèvres glacées.
Désillusion, fuite du temps,
Échappatoire, deuil assisté.
Fleur carnivore, la vie
Affamée, nourrit, attend son heure.
C’est l’holocauste, offrande,
Sacrifice perpétué
Depuis l’aube des temps.
Alliance curieuse d’amour et de haine.
Indifférence immobile et froide,
Regard perdu, maléfice.
Parfum de terre mouillée,
Senteurs vivaces, vivantes,
Appel frémissant, irrésistible,
Un geste espéré, interrompu,
Main de chair et de sang
Sur un front moite.
Caresse esquissée, esquivée,
Besoin d’exutoire, contact brûlant,
Fusion charnelle, intemporelle.
Mystifier son corps,
Abus de méfiance, dédoublement.
Douleur muette, étouffée,
Cerveau foudroyé, électrochoc.
Des flammes aux cendres,
Qui s’en souviens ?
Ultimes secondes,
Matière embrasée,
Tombée en poussière grise
Dans l’abîme du silence.
Plaie ouverte sur la peur,
Effroi comme une ivresse
Berce mon cœur…
Épanchement silencieux,
Perle fugace, tiède,
Écrasée sans douceur.
Naufrage, perdition, naufragé,
Le gardien des clefs meurt.
Agonie ignorée,
Porte à jamais fermée.
L’enfant-juge regarde,
Candeur immolée,
Confiance bafouée.
Étrange étreinte, assassine,
Requiem pour le bonheur,
Quête inextinguible.
Debout contre tout,
Envers tous à corps délié,
Vivre malgré la mort,
Seule certitude.
Etre ou exister ?
Nuance impalpable du verbe.
Laisser des traces,
Afin que nul n’oublie
La pensée qu’un crâne a portée.
Héritage insignifiant,
Orgueil ou prétention ?
Inutile et dérisoire souci
D’immortalité.
Faux-semblants,
Masques immobiles,
Barrières invisibles,
Parfois traversées.
Instant d’éternité
Sur un visage découvert.
Coquille de chair ouverte,
Offerte à l’autre,
Cambriolée, violée.
Blessure indélébile,
A jamais bâillonnée.
Chevelure givrée,
Jeunesse évaporée,
Tremblante carcasse,
Si tu savais…
Destin universel,
D’un passé englouti,
Le monde est l’Atlantide
D’un demain prochain.
A quoi bon jouer,
Sur le grand échiquier ?
Les fous vaincus
Ne tueront plus.
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