Avez-vous vu sur les champs de bataille
S’activer la camarde parmi la piétaille ?
Désignant celui-ci qui tombe d’une balle,
Ou celui-là, couché dans la boue, qui râle.
Elle danse de joie, pour elle c’est la fête,
Quand le canon répond à l’obus qui pète.
Madame la mort ne se tient plus de joie
Quand l’homme s’en va au pas de l’oie.
Dans la chaleur du napalm, elle chante.
Les frelons de la mitraille l’enchantent.
Elle visite le poilu dans la tranchée.
Sur le soldat éventré on la trouve penchée.
Pour arriver à ses fins, elle est prête à coucher
Le pauvre gars qui sous le feu va flancher.
Quand une balle fauche une pauvre sentinelle.
Qui l’a distraite en lui tapotant l’épaule ? C’est elle !
Et nous, bonnes âmes, pour assurer son spectacle,
Nous passons de belles victoires en tristes débâcles,
Nous assurant qu’il y ait toujours des combats
Pour que Madame la mort préside les débats.
Je crains qu’à trop lui mâcher le boulot
Notre pauvre monde ne parte à vau l’eau
Et s’il n’en reste plus qu’un, c’est sûr,
Va falloir avec sa tête qu’il défonce les murs.
Si parfois, voire souvent, madame la mort m’invite
C’est avec beaucoup de précautions que je l’évite
Il faut savoir user de mesures dilatoires
Pour lui enlever au moins une victoire.
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