Aux accords lancinants d’une marche funèbre,
Quand résonnent les cuivres de leurs timbres puissants,
Sur ma plume qui s’agite l’acide alors devient sang.
Eclatant de lumière avant de retourner dans les ténèbres.
Hommage à un mort qui découvre les mystères,
Dans l’air vibrent encore les harmonies pesantes
Des bassons qui dans le froid se lamentent
Pendant qu’on entend racler la lourde pierre.
Sanglots musicaux sortis du piano, du violoncelle,
Larmes musicales qui glissent sur nos âmes
Posant un étouffoir sur notre vivante flamme
Qui vacille, tandis que la tombe se scelle.
Dans mon corps, je sens encore les vibrations
De cette musique majestueuse et éloquente,
Qui vous parle de la mort de façon charmante,
Offrant au défunt une dernière bénédiction.
La mort elle-même, par respect, se recule
Quand s’élèvent dans l’air froid ces notes solennelles.
Elles accompagnent sa victime dans la nuit éternelle
Et soulignent au fond de nous cette peur qu’on dissimule.