La carte postale.
dans la lumière pâle
d'un soleil qui se couche,
la p'tite vieille serre
entre ses mains tremblantes
une carte postale
qui vaut tous les dimanches.
Face pair, y'a la mer;
même bleu que leurs vies,
même plat que la sienne.
face impair, ell' se perd
dans les mots qu'on écrit
ceux sans qui ell' n'est rien.
Comme dans les poèmes,
dernier vers, conclusion,
ils écrivent je t'aime!
comme dans les chansons,
leurs je t'aim' sont refrain
qui rend l'instant jasmin.
Y'a du soleil pour eux
et c'est l'été pour elle;
il rallume en ses yeux
les flonflons de la fête,
le temps des ritournelles,
des p'tits bals, des guinguettes.
Une larme qui coule,
d'une main de sa blouse
ell' retire mouchoir.
elle sèche la goutte,
d'une main dans sa blouse
elle range mouchoir.
Une carte postale,
des mots qui disparaissent
le soir dans la pénombre;
la vie, son crépuscule,
ses dernières caresses,
l'image est bien banale!
Lalain
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