Ma bicyclette tentait de suivre la sienne,
Enivrée par je ne sais encore quelles fragrances.
Le soleil disparaissait derrière d'épais troènes,
Laissant place aux sombres émois de l'adolescence.
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Je la revois, insouciante comme lors d'un premier bonheur,
Dévalant cette descente aux goudrons fondus.
Sa robe légère offrait aux vents inquisiteurs
Ses plis, ses dentelles, ses fruits ambigus.
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À son passage, maïs, tournesols et buis se courbaient.
Dragueurs, les oiseaux l'honoraient de leurs chants.
Quand de rage, mûres et fraises sauvages rougissaient,
Devant tant d'éclats de bonheurs insolents.
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Sa beauté n’avait d’égal que le malheur d’aimer.
Ses parfums étaient reflets de conquêtes.
Et son âme vagabonde, ineffable à jamais,
Tuait les perles des voûtes célestes.
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Son rire terrible inondait la campagne,
Me laissant doutes et désarroi.
Comme lorsque regrets et nostalgie vous gagnent,
Juste avant que l'année scolaire ne reprenne ses droits.
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Premiers frissons pour un presque demi homme,
Qui, malheureux, se rappellera dans bien longtemps,
Combien l'amour choisit ses bêtes de somme,
Préparant ainsi les piètres prétendants.
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Je ne l’ai pas embrassée,
Pourtant je l’ai aimée.
Éphémère, l'amour d'une fin d'été.
Éternel, le souvenir qu'il va graver.
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Commentaires
Moi ce que j'aime dans la poésie, c'est quand un mot fait marcher la mémoire et qu'un refrain ou un air s'y associent.
A bicyclette, ça me rappelle une chanson " j'oserai, j'oserai demain....
Amicalement scotty
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