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Il fut un temps où je pensais,
En cime de flèches aux fers forgés,
Tournant aux sens de tous les vents,
Aux braves guerriers, partis devant.
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Il fut un temps où je chantais,
Relevant morts post hérités,
Complainte en hymne aux vers puissants
Dans des tranchées à boue de sang.
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Il fut un temps où je pleurais
Sous sels et cieux d’indigo blet,
Paré d’éclats de paix semblants,
Les yeux rubis de mes enfants.
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Il fut un temps où je sifflais,
Non point en traître démasqué,
À Saint-Denis, Paris, Saint-Jean,
Tel un Gavroche éblouissant.
Â
Il fut un temps où je riais
Devant Praline qui enfantait,
En Condate, un charmant méchant
Qui bientôt fit trembler les grands.
Â
Il fut un temps où j’espérais
Aux amours nées de libertés,
Aux égalités des pigments,
En la fraternité d’antan.
Â
Mais aujourd’hui Ghalina sait
Qu’un jour, en roi je reviendrai ;
Nouvel espoir en conquérant,
Chanter du haut des clochers francs.
Â
Ghalina, ô Gauloise Dorée,
Je suis ton fils, et tu le sais.