Je crains qu’un jour, ma douce ma tendre,
Tu n’ais plus jamais besoin de m’attendre.
Je me sentirai alors bien triste, bien seul,
Dan ma cabane en bois, dans mon linceul.
Dans ma longue nuit, froide et solitaire,
A quelques centimètres en dessous de la terre,
Dois-je regarder vers le haut et espérer le paradis
Où l’on s’amuse sûrement moins qu’on nous le dit ?
Attendant impatiemment la grosse voix péremptoire
D’un type sévère, le corps auréolé de gloire,
Me demandant de monter vers sa lumière
Et, tout simplement, de l’appeler père.
Dans ce studio en chêne qui abrite mes vers
Depuis que la vie m’a regardé de travers,
Dois-je regarder vers le bas, loin sous la terre,
Et envisager une petite éternité en enfer ?
Mon contrat à la main m’attendra alors le diable.
Ce parchemin que j’ai signé sans le lire au préalable.
Mais je ne suis pas sûr de pouvoir bien rigoler
Quand, dans le climat, je vais me mettre à rissoler.
Je crois que je regarderai simplement devant moi.
Sentinelle figée, adieu amour, adieu émois
Ne me restera alors plus rien que le temps…
C’est peut-être pour cela que j’écris autant.