Un jour, tu partiras
Tu es bien loin de moi ma fille
Je t'ai vu grandir
Dans tes rires, j'y ai trouvé tous mes sourires
Le goût de vivre, celui de ton enfance
Et te voilà partie, loin
Je ne suis plus au petits soins
Pour toi ma fille, pour toi Camille
Il me rappelle ces goûts de sucreries, de vanille et de chocolat
Des jours heureux, des jours chanceux
Où nous partions sur les routes tout deux
Moi le père, toi l'enfant
Rencontrer les bonheurs simples et être là ,
Dans la pénombre tranquile d'un soleil haletant
Moi te racontant le vie de mes yeux comprise
Toi écoutant de loin mes rabougries ragoteries
Douze ans à peine et déjà des semaines sans toi
Des jours entiers à vivre seul en automatique
L'impression d'être un vieux, que reste-t'il à faire
Je voudrais être libre mais me voici inquiet
De toi, des jours qu'il nous reste, six ans, c'est court
Aujourd'hui cet avant goût de ce qu'il me restera
Quand, grande et belle tu partiras pour de bon
Loin des tiens, la vie devant, le monde devant tes yeux ouverts
Je m'étais promis qu'un jour, vieux et fatigué
Je finirais ma vie loin de tout
Comme un reclus dans les livres mondes
Dans l'humide climat d'une Irlande du nord
Dans les brouillards épais du Donégal
Dans une maison de pierre, petite et solide
Pour compagne, les bruits de l'océan finissant
Quand du nord il ne reste que l'horizon
Gris et nuageux des extrêmes paysages
Au coin du feu, je serais un vieux sage
Avec des lunettes d'un autre âge,
Pour toi ma fille, je resterais l'éternelle image
De l'amour bienveillant que je te porte à jamais
Jusque dans ma tombe tu seras ma fleur aux couleurs vives
Je serais ton bâton de pèlerin, ton couteau suisse
Ton endroit pour te reposer,
Ton amour inconditionnel, éternel.