Poète du soir
Bonsoir à toi, poète du soir.
Dans le dédale infernale des ruelles grises
Le poète cherche sa route, nu ! Sous sa chemise
Le corps se lacère, se larde, sans histoire
Le rire exulte, la colère gronde, le geste
Troublé cherche la courbe, la fracture
La pensée se perd, se délite, s'empile, se presse
Se retrouve, se dilate, s'empresse, presque pure
L'idée du beau, du vrai, du faux, du laid
Rien a de sens, il n'y a plus d'évidence
Ni l'envers, ni l'inverse, ni l'averse le matin à Anvers
Les passants passent, c'est leur métier
Je les observe, c'est mon métier
Les forcenés sont-ils fous ?