Je voulais vous dire madame
Que la vie a été belle
De celle qui ne laisse passer
Ni les rires, ni les pleurs
Je voulais vous dire madame
Qu'au fond du crépuscule
Il fait bon vivre madame
On se sent si minuscule
Je voulais vous dire madame
Que c'est à vous que je pense
Quand je m'endors le soir
Sur la lame de l'insomnie, ma belle romance
J'ai le souvenir des papillons
Que l'on trouvait si cons
Lorsqu'au soir d'août orageux
Ils se grillaient sur les lampes bleues
Â
Le vent sur vos seins,
L'élan plaisant de vos reins,
Lorsque vos assises sur mes mains
Nous faisions à suffisance les malins.
Nus sous les nuages sombres,
Nous dansions dans les herbes folles
Et nos corps enlacés, des ombres
S'embrassaient pour un dernier vol
Â
Je voulais vous dire madame
Qu'Ã l'amour que je vous porte
J'y ai laissé mon âme
Et je reste là sur le pas de la porte
Â
Je voulais vous dire madame
Que je suis haut comme trois pommes
Et le soir quand les cloches sonnent
Les lames du rasoir ruissellent de larmes
Â
Je voulais vous dire madame
Qu'après la mort, il y a l'amour
Éternelle jeunesse que notre rencontre
Vous peuplez mes nuits et mes jours
Â
Je voulais vous dire madame,Â
Mais après tout !