Plume d’or émerveillée le poursuit en courant.
Mais l’animal un brin rétif, est un vrai vétéran,
Il a l’habitude de semer tous ses poursuivants.
Plume d’Or tout à sa joie s’entête et continue.
Elle traverse le près, la haie, saute la barrière,
Pas question pour elle de revenir en arrière.
Mais, un roncier croche sa robe, la voilà nue !
Plume d’Argent a le cœur gros, il se sent seul.
Il promène dans la verte campagne sa misère.
Il est plus triste, aujourd’hui, qu’il ne l’était hier.
Il traîne sur le chemin, fantôme dans son linceul.
Soudain il avise un petit buisson nimbé d’or.
« Gentil Plume », dit le buisson, Argent se fige
« Pourrais-tu donc me vêtir ? » demande la tige,
Le visage d’Or apparaît, Argent est d’accord.
Il tresse des bleuets, entrelace des tournesols
Et compose une étoffe de fleurs pour la belle.
Or attentive ne le quitte pas des prunelles,
Quand elle passe sa robe, Argent fixe le sol.
Plume d’or est touché par tant de sollicitude,
Cette pudeur la rassure et lui prouve sa valeur.
Elle ose un baiser, il prend soudain des couleurs.
Plume d’Argent est joyeux, adieu la solitude.