Connaissez-vous l’étroit mousquetaire ?
Cette bien belle et fine lame
Qui d’un geste vous ôtait l’âme
De sa longue et souple rapière.
Il ne semble guère plus épais,
Malgré sa cape un peu râpée,
Que le fil d’acier de son épée
Qui dans le sang impose sa paix.
Connaissez-vous l’étroit mousquetaire ?
Cette bien belle et fine lame
Qui d’un geste éteignait la flamme
Qui brillait sous vos paupières.
De la mort il faisait l’affaire,
Semant de corps son chemin
Son fleuret au bout de la main,
Avec elle faisant la paire.
Connaissez-vous l’étroit mousquetaire ?
Cette bien belle et fine lame
Qui faisait veuves bien des femmes
Leur mari soudain percé à terre.
Son cœur un jour transpercé d’un trait
Il a épousé une bien belle catin
Sur laquelle il s’escrime chaque matin,
Joute pour laquelle il éprouve plus d’attrait.
Connaissez-vous l’étroit mousquetaire ?
Cette bien belle et fine lame
Qui laboure les reins de sa dame
Pour un jour la rendre mère.