Plume d’argent est triste, il part à la guerre
Non pas qu’il en ait vraiment envie
Il préfèrerait, avec Or, vivre sa petite vie
Mais ils lui ont dit, c’est la seule chose à faire.
Les autres, là -devant, sont des méchants.
Ils les tuent puis ils mangent les bébés.
Ils poussent les femmes, les font tomber
Leur font subir leurs mauvais penchants.
Ils pillent les maisons puis les incendient.
Ils torturent les prisonniers, ils boivent leur sang,
Ils profèrent à leur encontre des propos indécents.
Argent veut croire ce que ses chefs ont dit.
Mais il est dans son trou, un ennemi en face.
Il voit bien qu’il a l’air aussi frileux que lui.
Le soleil qui se couche sur le casque reluit,
L’obscurité se fait, au calme la nuit se passe.
Au matin dans la bonne odeur du café chaud
Les soldats parlent pour se donner du courage.
Se racontent d’anciens combats, des carnages,
Des pauvres types au fond de leur cachot.
Bientôt les balles sifflent, les obus pleuvent,
La fumée s’élève et les cris de douleur résonnent
On meurt de partout, au loin les canons tonnent
Le sang s’écoule en immense et rouge fleuve
Le calme revient enfin, Argent tremble.
Là , en face, c’est l’horreur, ils sont tous morts.
Il va voir son ennemi, il éprouve du remord.
Il le retourne, le pauvre gars lui ressemble…