Regardez le s’agiter dans son bel habit blanc.
De son balcon il ânonne à la foule massée
De sages paroles de paix de sa voix cassée.
C’est qu’il est le Pape, le commandeur des croyants.
Quand de sa plume dorée il fait une bulle,
Celle-ci aussitôt monte au firmament.
Comme un édit divin, un nouveau testament,
Pourtant, souvent, c’est la liberté qui recule.
Dans son palais où il se remplit la panse,
C’est un travailleur acharné de l’inutile.
Parfaitement à l’aise dans l’or qui rutile,
Aux pauvres qu’il dit défendre, il fait offense
Tandis que ces bras dans le ciel dessinent une croix
C’est dans vos poches qu’il puise d’une main leste
Pour entretenir au mieux les barreaux célestes
Véritable prison de l’âme qu’impose la foi.
Croyez-vous vraiment qu’il ait une ligne vers Dieu ?
Tirant du divin conseils pour faire merveilles.
Alors que ce qu’il vise, c’est plutôt l’oseille
Et qu’au répondeur le dernier message se fait vieux.
Au fond de lui il sait l’ampleur du mensonge
Qui prétend rendre meilleure l’humanité.
Mais moi je ne vois la qu’orgueil et vanité
Et une tumeur insidieuse qui nous ronge
Si les Ordres religieux ont été si puissants
N’oubliez jamais que, tout au long de l’histoire,
Des geôles crasseuses aux célestes prétoires,
Ils se sont épanouis dans le sang d’innocents.