Â
Tes regards ne viendront pas attenter,
A ma pudeur de jeune novice patenté,
Â
De platoniques amours idolâtriques cotés,
De courbes avantageuses de beauté !
Â
Ma belle, je reste sur le front douteux,
De ton amour, à la fatuité de ton je jeu.
Je ne serai pas la botte de paille de ton feu,
Et impose, à tes assauts, mon couvre-feu !
Â
A l'avis ainsi tenu, tu forceras les éléments,
De mes convictions et tes armes en avants,
Tu frapperas les portes de mes désirs d'amant
En devenir, au seul but de jouir à mes dépends !
Â
N'est-il pas vrai, que mes remparts glorieux,
A cet instant, ne seront plus que ruines à tes yeux,
Au moment de ce corps à corps attendu voluptueux,
Et violent, tout à la fois, je deviendrai amoureux ?
Â
Je n'ose penser à ta possession, à la haute grille
De passion qui me tiendra prisonnier en ta bastille,
Et tu suceras mon cœur ouvert, offert et la cédille
De ton sexe se frottera sur mes pensée faucilles !
Â
Non, non ! Passe ton chemin ! Au plus-que-parfait
J'avais dormi et le rêve de tes échecs, aux essais
Audacieux m'avaient réveillés à l'érection d'intérêt
Et je redoutais l'empoisonnement … à ton reflet !
Â
Tu me tenais par le harnais ! Fallait-il se draper
De prières jusqu'à la nef de ta poudrière trempée
Du désir de me chevaucher pour d'un coup te stopper ?
Je luttais, le chapelet usé, les incantations étripées !
Â
Tu devenais de jour en jour plus ardente à souffler
Tous les cierges protecteurs de mon auréole aveuglée,
J'embrassais la croix descellée de mon supplice moulé
De Foi qui s'ébranlait aux rafales de ton aura gonflée !
Â
Je me trahissais moi-même, de mes vœux à la valeur
Devenue obsolète, fléchissais tel le saule pleureur,
Et m'abreuvais de toi comme un esclave jouisseur.
J'allais abdiquer par tes desseins séducteurs !
Â
Ainsi, je cédais à la mante religieuse jusqu'à vendre
Mes frusques au marché des regrets puis prendre
Le nouvel habit de la déraison sans attendre,
Même si j'avais en tête, d'ici peu, de me pendre !
Â
Â
©Max-Louis MARCETTEAU-2011