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Quand l’Arbre se marbre, le père est au tombeau.
Où sont vos racines brisées ? Vos colères en flot ?
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J’étais en ce temps là , tendre rameau habillé de sanglots.
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Mes prières à Dieu, qui n’avait que faire de mes maux,
Séchait ma jeune sève, le suicide me montrait son silo,
Prêt à m’empaler sur sa cime noir, par vent de soprano.
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Je tenais mes petites mains jointes comme des brûlots,
Mes mots en fagots s’enflammaient perdus sur l’eau,
D’un fleuve nommé désespoir, les larmes de mon chaos
Gonflaient mon cœur d’enfant au feuillage, par défaut,
Blond, j’attendais la nuit pour me créer des pinceaux,
Et dessinais un monde imaginaire où j’étais le héros.
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Aujourd’hui, le temps a passé. Je suis là , défiguré,
Tel un arbre foudroyé, je ne rêve plus, transfiguré
Par événement en silence, en ectoplasme, ma vie
Écrite aux nervures d’un automne constant, sans cri !
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© Max-Louis MARCETTEAU2011