En vagues successives elle attaque, la houle,
Grondante, l’écume furieuse et mouvante,
Se ramassant sur elle-même avant, d’une détente,
Se fracasser sur le rocher, forteresse des moules.
Le vent plaintif lui prête souvent main forte
Qui balaie, quand elle se retire, les vertes praires,
Forçant à siffler, sous le regard de ses frères,
Le bulot déserté, offrande que la mer lui apporte.
Sous le ciel de velours noir où brillent les étoiles
Se déroulent d’étranges combats aquatiques.
Pugilats stellaires des astéries hystériques
Qu’un clin d’œil lunaire, un instant, nous dévoile.
Là-bas, toujours au siège du récif, elles insistent..
Sans relâche, sans émotion attaquent les vagues
Frappant les mollusques fortifiés, arrachant les algues.
Aux guerriers écumants résistent ces pacifistes.
Les coups de boutoirs résonnent contre les coques,
Font craquer les vernis et voler les palourdes.
Tandis que l’ormeau, bien fixé, fait l’oreille sourde
Au fracas des rouleaux qui se brisent sur son roc.
Et moi qui me plains que la vie est trop dure
Qu’elle ne m’a pas donné ce que je mérite.
J’aurais pu être balane dans ce bain qui s’agite
Et finir sédiment au fond des eaux impures.