Présence du Dieu au cœur du Poète, à son oreille, à son ouïe ! Allégorie de la présence divine, de l’étance du Dieu, des miroitements de la Lumière et des chatoiements du Verbe ! Image poétique du transport, de l’extase, du voyage dans l’atmosphère ! Palingénésie de la Parole proférée ! Tenue du souffle prophétique ! Proverbe de la pensée inaugurale ! Poésie ! Perle de la méditation, rythme réitérant, rimes riches et rhapsodiques, vers voyants et visionnaires ! Poème de la Visitation ! Parousie de l’instant, temps transformé, transfiguré, métamorphosé ! Espace en configuration harmonieuse, éclaté en multiples dimensions ! Décèlement de l’Etre, dévoilement de l’occulte ! Montagnes de diamant et de rubis aux confins de la sphère terrestre ! Vision de l’Au-delà, de la transcendance, du Monde invisible ! Symboles du Sacré ! Aperture d’un monde cosmique où règnent les Dieux ! Yeux mauves du Christ entraperçus en rêve ! Lumière argentée de Séléné qui baigne le clair obscur de laitance blanche ! Scintillation secrète des astres chanteurs ! Sources d’eaux claires à la surface de la terre, fleuves et rivières le long desquelles j’erre en récitant des vers ! Et toi Vierge Marie, que ton nom soit béni, toi qui a été désignée entre toutes les femmes pour enfanter le Christ ! Ta beauté m’éblouit et ta face lunaire m’éclaire comme l’astre de la minuit ! Christ au soleil vermeil, ton cœur pourpre bat au rythme de la pulsation de la terre et ton Verbe est lumière ! Couleurs des voyelles comme des étincelles de feu pur accrochées dans tes rayons ! Chiffres et consonnes qui palpitent et résonnent dans la symphonie de tes éclairs ! Musique, poèmes et chansons tintent dans ton regard violet ! Apollon au sommet de ton art tu déclames des péans incantatoires ! Ta statue d’or implore les mortels de croire en l’Eternel ! Et l’Être enveloppé de mystère entrouvre sa fenêtre ! Ô Athéna donne au poète quelques nouveaux vers afin que les hommes soudain joyeux accomplissent de grandes œuvres ! Enfants morts nés, enfants blessés, enfants torturés, vous vivez dans le cosmos d’une vie plus pure, plus douce et plus sereine ! Vous êtes les Dieux du futur qui demain règnerez sur les mortels ! Les Déesses vous bercent de leurs chants et dans vos yeux d’ivoire on peut lire toute la détresse de la terre ! Misère ! Misère ! Le temps est révolu où Dieux et immortels se tenaient par la main ! Aujourd’hui, plus de Dieux, plus de cieux, plus de feu auprès de quoi réchauffer sa pauvre âme ! Le monde est vide et sur la cime les Dieux l’ont déserté ! Partir, loin, vers les confins, boire du vin, oublier que la terre est un désert ! Sempiternelle prière vers toi, ô mon Dieu ! Exauce mes vœux et éclaire les Hommes de ton Verbe ! Qu’ils vénèrent ta Lumière, ô chaud Soleil ! Mais les trous noirs, mon Dieu, l’antimatière, qui sont trop nombreux dans l’univers, ne nous laisse pas y choir ! Ô Dieu, ne nous laisse pas tomber dans la poubelle de l’Histoire ! Que les caractères gravés dans ta lumière restent inscrits à jamais au front des poètes ! Mémoire des Hommes ! Comme un grimoire aux lettres indéchiffrables au profane ! Mission des Poètes ! Qu’ils tracent un chemin jonché de fleurs et de fruits mûris dans l’ardeur du Printemps ! Sommet du Temps ! Eternité comme un champ de bleuets dans la voûte du ciel ! Pensée du devenir comme un éclat qui luit ! Oiseau du matin qui chante au crépuscule comme une lunule ! Arc-en-ciel de la durée ! Nature, douce nature dans sa verte parure ! Et la ramure des arbres se déploie sur l’azur ! Chant du solstice malgré la fosse aux immondices ! Et le mage officie comme le prêtre la messe ! Office, saint office ! Cierges allumés dans la pénombre ! La lueur du Christ vacille ! Comme une bougie dans le vent ! Comme un soleil noir ! Aube comme une clairière dans les forêts de mon âme qui chante à la tombée du jour !
Claire d'Orée
Commentaires
Je pense sincèrement que votre texte est un bijou, une perle. Et je suis sur que la beauté de ces mots cachent d\' autres trésors. Aussi vais-je m\' astreindre à lire le reste de vos textes ici publiés, dès que je pourrai.
Et ce, malgré le désespoir et l\'ennui - tout relatif bien sur! - que je ressens à chaque fois que je me rend compte du monopole toujours si exclusif de dieu, siècles, après siècles, après siècles, sur les lumières de l\'esprit, et aujourd\'hui encore, même chez les gens les plus honnêtes parmi nous.
Comme j\' aimerais qu\'il puisse seulement porter un autre nom!!!! ... Et peut être même avoir un autre sens et une autre utilité que la démission des hommes et des femmes de cette terre face à leur destins. Une autre utilité que de couvrir leurs vices et leurs faiblesses. ( je parle de dieu...!)
Je ne crois qu\'en l\'évolution l\'art et la science, mais j éprouve aussi parfois, une infinie tendresse pour la mythologie et l\'histoire de notre planète.
Merci pour votre verbe, sa hauteur, sa concrétude aussi, mais sa valeur de même, celle vous lui insufflez de votre être, qui vient du cœur, d un cœur, de toute évidence, forgé au creuset de la vie. Et qui vaut, à mes yeux, de l\'or, TOUT l\'or du monde...
amitié,
Claude Poitevin
Charles Baudelaire
Ton texte est superbe.
On y sent une inspiration divine et sacrée, un mélange d\'ombre et de lumière teinté de joie et de souffrance où l\'espoir n\'est néanmoins pas absent.
Merci
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