WENCESLAS NÉVEIL BLAKE. J’ai parcouru les terres et les océans, seul, sans ne jamais bouger. Et là où j’étais, je savais que c’était là -bas que j’étais né.
Sans ne jamais pouvoir trouver mon home.
Il y avait partout la lune qui s’invitait dans mes nuits de solitude pour me chuchoter les histoires du monde.
Et je pleurais.
C’était chaque nuit la marré dans mon âme qui faisait saigner mes yeux.
Je trouvais là où j’allais les puanteurs des cadavres et, plus loin, les costumes propres.
Cela me rappelait les histoires de la lune, blanchâtre d’humanité.
J’ai rencontré au cours de mes voyages plus de dépouilles que de meurtriers, plus de moribonds que d’hommes bons.
J’aimais voir la haine emplir le vide des carcasses animées.
Mes yeux ont prit feux lorsque mon regard sur le monde s’est posé :
Des palais faits d’os s’élèvent au ciel.
Des tapis de peau recouvrent les sols.
Des bras d’enfants surgissent des jardins.
Délicatement plantés. Leurs mains ouvertes.
Parterre de fleurs sans vie.
Des palais aux sols de dents polis. Luisant des sécrétions lacrymales et de l’humeur aqueuse.
Des fruits sans chaire en abondance gisent sur les lits.
Fruits sans chaire où s’entassent les mouches.
Les mouches naissent des fruits sans chaire dont le sucre se répand et dégouline.
La terre assoiffée absorbe le sang et des fontaines le recrache, noir.
Luxe et solipsisme.
Les palais des vivants.
Pester contre les mendiants aux vêtements ternes pour qui le temps s’est arrêté.
Ils gisent, clairsemés, dans les rues parmi les déchets, dans les maisons et dans les baraquements.
Des pollueurs !
Des taches venues enlaidir le mensonge.
Des poussières de vérité de la taille du monde qui finissent par remonter à la surface.
Nous sommes là pour vous aider. Acceptez nous. Nous sommes là pour vous aider.
(Vous aider à emmurer votre existence jusqu’à l’assoupissement final.
L’engloutissement final.
Ce monde est à nous. Cette vie est à nous.)
Prenez-la.
Les morts préfèrent cueillir la mort.
Exilé de ce monde.
Des cendres et des ruines je suis né.
NOIR.
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