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Il est rouge. Rouge sur du noir entouré de noir très noir.
Des touches de gris sombre, très brèves touches, comme des scintillement, apparaissent de temps à autre, lorsque il cligne lui de l'œil. Je perd mon repaire. Mon point. Mon but. Ma muse.
Il est rouge. Je le voit rouge sur fond noir très noir. Dans le rouge au centre du centre rouge du noir juste un point noir une ouverture noire profonde.
Un gouffre noir qui m'attire.
Bientôt je ne vois que lui. Plus que lui.
Aller vers lui sans le lâcher des yeux.
Dans ma route qui me mène vers ce gouffre, poser délicatement chacune de mes affaires qui encombrerait ma danse.
Je ne l'entend pas. Sa bouche grande ouverte rugit. Tandis que moi, sans le lâcher des yeux, je marche vers lui. Ses acolytes s'approchent aussi. Je ne les voit plus. Je ne vois pas.
Je marche sans le lâcher des yeux. J'ai l'impression que ça dure une éternité. Impatient, j'accélère. J'y suis presque. Ses mains me menacent. Ses bras font l'hélicoptère. Il gesticule comme un chat un rat qui vient à peine de se faire écrabouiller par une voiture. Une petite voiture modeste. Modeste et pressée. Il veut m'impressionner, mais ça m'excite. De ma face inexpressive se dessine un petit, léger sourire. Mon cœur après s'être accéléré comme un cheval arabe propulsé dans le désert de sable brulant, s'arrête. Et me joue un rythme. Tambours de guerre. Les grincements de mes dents en guise de trompettes. Je le regarde dans le noir profond de ses yeux. Je m'y vois dedans, à genou déchiquetant tout de mes mains de mes dents. Entrailles et veines. Une à une. Brisant son ossature jusqu'à en faire de la poudre blanche enivrante.
J'y suis. Je me mets à danser. Je danse. Chacun de mes mouvements accompagne le rythme guerrier des tambours de mon cœur, qui m'excitent et me font sourire, puis rire jusqu'à hurler la bouche grande ouverte de rire. Je ris. Je danse. Le contenu de sa carcasse colore mon visage et mes mains. Je suis si bien si alaise. Quel moment ! En transe, je me crois nu, seul au monde menant ma danse.
Ce sont ses os maintenant qui grincent et s'entrechoquent. Ah quelle sensation !
Son œil est tombé au dedans. Je ne peux plus regarder le noir de ses yeux. Ça me fou en rogne alors je frappe fort de mon poing cette grotte sombre que j'agrandis comme l'outil de travail d'une veille catin et j'enfonce mon bras jusqu'à sentir cette putain de boule glabre trop lisse. Elle glisse et pour la prendre j'accroche tout sur mon passage avec mes mains qui, l'espace d'un instant deviennent serres d'un aigle, un vautour follement affamé. Un tas de viande que je lui ferai manger plus tard. Je la remet dans son orbite mais je me rends compte que j'ai élargit le trou, son œil ne tient plus et ça me fout en rage. Lui non plus ne tient plus debout.
-« J'ai pas finis ma danse. Je n'ai pas finit relève toi! »
Il ne veut pas. De toute façon je n'avais plus soif. Je pose son œil sur le sol glissant, maintenant. Je veux l'écraser. Ça glisse.
Alors je poserai son crâne sous mon pied et je le briserai. Mon pied est gluant, maintenant...
Â
Il vociférait que je l'avait mal regardé.
Â