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On ne sait jamais ou ça commence
Mais souvent comment ça se termine
Tu es belle, belle, trop en apparence
Le voile physique cache ta grise mine

Tu es forte, intelligente et en avance
Tu es la fierté d'un père qui t'admire trop
Lui il pousse et toi tu gardes le silence
Et toi tu sors de ton enfance... trop tôt.

Ton talent a fait de toi une championne
Nombreux sont les trophées, fierté de ton père
Ton amour pour lui, pèse bien des tonnes
tu continue de gagner uniquement pour lui plaire

Nelly, belle et surdouée pour tout et tant
Tes yeux n'ont jamais pu cacher ta tristesse
Et tu t'es oubliée en lui, très, très lentement
Jusqu'à ce que toutes envies... disparaissent.

Courir, c'est ce qu'il te reste. courir encore.
Manger peu, ou alors juste un tout, tout petit peu
Pour pouvoir courir, courir... courir encore
Avec ton corps qui disparaît du décor, peu a peu

Il voulait que tu cours et cours, encore et toujours
Il voulait que tu sois forte, que tu sois la meilleure!
Victoires aveugles d'un père trop fier qui se gourre
Avec toi qui disparaît sous le régime des heures.

Et quand il se réveillera de son rêve trop égoïste
Il sera déjà beaucoup trop tard, et dire qu'il est docteur!
Et tu dressera devant lui ton corps comme une liste
De factures-fractures, lourdes du prix de ses erreurs.

Aujourd'hui tu cours, tu cours devant lui et en silence
Plus un mot pour lui qui te regarde, en impuissant
Tente cinq kilos qui courent, trente cinq kilos de sentence
Toi aussi tu ne sais que trop : le silence est puissant

Disparue de sa vie et si maigre dans nos paysages
Des kilomètres de mal être, dans des courses-refuge
Cours Nelly cours, sur les chemins de son carnage
Il n'est pour lui plus de rédemption, ni plan de subterfuge.

Ton sourire nous murmure enfin aujourd'hui
Que tu sais a présent a qui appartient la faute.
Trente huit kilos qui courent, toujours en vie
Devant un père pour qui la chute restera haute

Pourquoi toi, a travers son trop de rêves acquis,
As tu été touchée du doigt par cette maladie
Dans son souvenir, tu cours... cours encore Nelly!
Comme un si tristement bel exemple d'anorexie..

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Commentaires   

#1 charly 11-05-2011 16:54
Magnifique, Manu!
J'en ai eu la gorge serrée à la première lecture. Tes mots sont très bien choisis et ton beau poème n'est ni fataliste ni déprimant; alors que le fond, la course de fond oserai-je dire, n'est pas vraiment rose...
Bravo à toi !

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  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...