Je suis revenue par un jour sombre de novembre
Près de ma maison à la barrière brinquebalante
Je suis émue, tremblant de tous mes membres
De revoir ce lieu où jadis la vie fut si plaisante
Je reste debout devant ce portail désormais clos
La maison est seule au beau milieu de cet enclos
Ce qui fut le jardin que mon père aimait tant
Il en reste une friche parsemée d’herbes folles
Où est-il ce potager qui s’éveillait dès le printemps
Plus rien de la vie d’autrefois, le présent me désole
Les superbes rosiers sont devenus des ronces
Je voudrais cueillir la dernière rose mais je renonce
Il est encore là le fier prunier près du vieux poulailler
Que de tartes juteuses et de confitures il nous fit cadeau
Avec ses fruits dorés nous nous sommes bien barbouillés
Il m’en reste aujourd’hui un des souvenirs les plus beaux
Le gigantesque cerisier est à présent envahi par le lierre
Près du grand bac, je distingue à peine le banc de pierre
Le puits a toujours son seau de bois posé sur la margelle
La chaine a quelque peu rouillé et les briques sont disjointes
Une brouette sans roue y est adossée, celle de tante Angèle
Son souvenir me revient, son absence me désappointe
Mon regard se pose à nouveau sur la maison dévastée
La cheminée ne fume plus alors qu’elle brulait hiver -été
Le chemin de pierres qui serpentait jusqu’à la porte
Est tout recouvert de mousse et a presque disparu
L’image devant mes yeux embués est une nature morte
Et je me demande aujourd’hui pourquoi je suis revenue
Il ne reste rien de ce lieu de vie de famille d’autrefois
Mais en pensée je sais que j’y reviendrai quelquefois
12/11/2009
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