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Ce matin mes rides se sont encore un peu effritées
Mal dormi. Mille et une fois retournée. Une graine alitée...
Encore cette nuit j'ai vieilli. La fatigue me tire.
Demain encore plus meurtrie. Lymphatique satire.

La nuit me viole et transpire au cœur de mon âme.
Cette âme si lasse ce matin martyre. Ardeurs en flamme.
Toujours, la porte : angoissante distancie mon ventre.
Viens m’emporter - séance tenante - même absente !

Le soir, cela revient, sans corps et sans présage
Dans le noir, vas et viens, odeur de visage
Visage caché. Son haché de la peur nourrissone.
Hurlement sourd bâché - dans mon sang - qui frissonne…

Mes cheveux se grisent. Les ongles ternissent et moitent…
Mes yeux subdivisent. Crisse l’air qui en brumes se miroite.
Le brouillard apathique absorbe la fillette lacée : harassée…
Mon Âme cernée se vide, puisses-tu ce verni collant arracher !


Je me sens vieille ce matin…
Virginie, 32 ans.

du même auteur...

Commentaires   

#7 Tom 10-04-2010 06:50
Peut être aussi une abnégation, un renoncement : une peur morbide de prendre cette porte
#6 tizette 06-04-2010 16:09
Je vois dans ce texte une femme qui fait un constat , le constat du temps qui passe et en prends conscience au fil des heures...
#5 Lilah 06-04-2010 10:51
"Je me sens vieille ce matin ..."

Voilà ce que je ressens:

La sensation que l'on est au bout du chemin peut-être ... Il n'y a plus d'espoir, pas de raisons de se battre ... Elle capitule presque face à ce grand vide qu'est ... la mort (?). "Presque" parce qu'une parcelle de vie, un réflexe de survie la maintient debout prête à se battre, encore, pour repousser de noirs desseins. Elle est lasse précisément parce que cette vieille âme emprisonnée sans ce corps jeune est double ! : Un combat permanent entre la volonté (même pas désirée) de continuer, l'illusion que peut-être demain la vie aura de la saveur et la conviction, qu'elle en est au bout, qu'elle a déjà fait ce qu'elle a pu, que c'est toujours le même constat d'échec ...
Le combat a lieu toujours au même moment: la nuit. La nuit si propice aux angoisses, aux querelles intestines, aux douleurs physiques (Le ventre centre des émotions)... aux interrogations sans fin, à la solitude. Au petit matin elle est exsangue, elle n'a plus envie mais il le faut (vaillant petit soldat !)....

Désolée pour cette logorrhée je ne sais pas écrire, je ressens !
#4 Tom 06-04-2010 09:28
Cher Siorg,

Tout d’abord je dois te remercier pour l’intérêt que tu portes à cette écriture. Je me retrouve dans la même situation que toi ! Ce texte c’est écrit tout seul après que j’ai été traversé par cette phrase « Je me sens vieille ce matin… » Je la trouve tellement belle et significative, que je n’ai fais qu’être l’engrais pour l’aider à s’épanouir dans le texte.

Alors, je me retrouve le spectateur d’un texte qui a poussé dans mon âme…
Pour Lymphatique satire… Je pense qu’il y plutôt là une concentration verbale. Amalgame de « Apathique » (la fatigue), « ça tire » (les rides), la « lymphe » (sans globule rouge, ou plutôt sans vidé), « satire » (ça tire, les rides qui critiques moqueuses). On a une forte assonance avec « La fatigue me tire » pour relever cette insistance, cette tension nonchalante et pesante. La répétition : Aujourd’hui et demain. Pareil. Il y à la une tragédie, une évolution négative. La clé du texte semble être donnée, sa fermeture.

Tu m’as parlé hier de « distancie mon ventre », pour l’enfant. La femme enceinte. Je ne suis pas certain. Je vois ici plutôt une contraction de « distante » (la porte), et scier (rompre) Distant scie, éloigne donc dans la douleur et l’arrachement. Mais silencieux. Cette porte est angoissante et ne s’ouvre pas, ou se ferme, je ne sait pas :mais elle arrache le ventre, marque l’angoisse, l’éloignement de soi, et donc l’abandon, l’impossibilité de se battre contre son propre ventre qui se redresse contre soi.

Alors non pour l’enfant et la leucémie. Je ne crois pas. Il y a là un constat, une explication, la volonté de se faire comprendre. Peut être même une main tendue. Un appel au secours au « tu ». Reviens aux deux portes d’équilibre du texte, avec « Viens » et « Puisses tu ».

Cher lecteur, puisse tu m'aider à le (la) comprendre...
#3 Siorg 04-04-2010 20:03
en relisant ce poème, je n'arrive pas à voir une simple peur de vieillir, ce que je vois est plutôt la mort... je pensais au départ à l'angoisse d'une femme qui ne pouvait être mère mais en relisant, je vois plutôt une mère qui vient de perdre son enfant...
Lymphatique satire.... d'une leucémie ?

je suis peut être à coté de la plaque mais voilà comment je le reçois ce poème...

il est très fort...
#2 Siorg 04-04-2010 19:19
je ne vois pas en ce poème la peur de vieillir...

mais quelque chose de pire...

"vieillir la belle affaire" comme disait le grand Jacques.

je me trompe ?
#1 sylphide 04-04-2010 18:38
Hou lala! matin maussade pour Virginie. J'ai l'impression d'en avoir pris un coup aussi, rien que par la lecture...Oh! vieillesse ennemie!

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  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
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    23.09.2012 10:27
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