Â
ÂNotre fils tant aimé.
Par un beau matin du mois de mai.
Tu es allé chez un copain te divertir au jeu d’une console.
Tu as vu ce quad et tu as perdu la boussole.
Â
Après maintes supplications auprès du propriétaire.
Tu as eu gain de cause et tu es monté sur ce destrier de fier.
Cheveux au vent, tu avales le bitume.
Les badauds te regardent passer avec d’un air taciturne.
Â
On aurait dit un diable.
Sur son cheval indomptable.
Alexandre grisé par la vitesse.
Le vrombissement de cet engin te donne de l’ivresse.
Â
Sur la route une chicane.
Tu perds le contrôle de ta bécane.
Un pompier sur place.
En te voyant à son rétro, a le sang qui glace.
Â
Horrible carnage tu t’enroules autour d‘un poteau par les reins.
Le pompier vient vers toi tu lui balbuties quelques mots et lui serres la main.
Tes yeux deviennent grillageurs.
Tu quittes le monde des vivants pour aller ailleurs.
Â
Ton copain Loïc vient me chercher.
Il m’explique brièvement et me prie de me dépêcher.
Arrivé sur le lieu dramatique.
Une inspectrice de police d’un air compatissant.
Â
M’annonce l’accident tragique.
De mes mains je nettoie ton sang.
Comme pour marquer l’endroit.
 Mon fils, j’écris pour toi.
Pour que ta mémoire ne soit pas oubliée.
Je garde au fond de mon cœur un endroit douillé.
Ou tu pourras te réfugier sans aucune crainte.
Mon enfant écoute ma complainte.
                                                            Ton papou net                                                                                                                  Bernard Perez