Â
Le ciel aujourd'hui a acquiescé
détourné son regard soufflé sur l'ennui
ils sont là assis sur du béton armé
armés de sourires combattants de la vie
pupilles et iris se livrant mille histoires
celles d'ailleurs de racines et d'espoir
divagation de l'âme
depuis les vagues du couchant
jusqu'à la poussière des terrains vagues
fertile terreau pour leurs jardins suspendus
tressés de rêves et de causes perdues
amis de longue date depuis quelques heures
ils content le temps sans régler leurs comptes
simplement contents sans gêne ni honte
à parler le monde à braver la peur
Â
Le premier siffle le second fume
l'un de la plaine l'autre des dunes
caressant dans l'intime l'imminent dessein
d'un autre d'un différent d'un meilleur lendemain
tandis qu'au-delà des volutes vagabondes
chante l'humeur rude d'une rumeur qui gronde
ils s'y voient s'y inventent bien sûr s'y désirent
trinquant à la bonne fortune de ce vent
qui par-delà les remparts des atermoiements
sème les graines de possibles avenirs
ainsi se déploient sur du béton armé
une armée de frénétiques réminiscences
retrouvant soudain à gorges déployées
l'utopie épurée des années d'insouciance
Â
Ils ne sont plus deux mais bien davantage
gardiens de souvenirs, mémoires de révoltes
à sentir dans l'air bouillant poindre l'orage
à exiger dès à présent le grain de la récolte
ils ne parlent plus mais désormais fulminent
la sagesse des années n'exclut pas la colère
le poison de la haine coulant dans chaque artère
quand on est de ceux que le bon roi élimine
et puis c'est l'amertume qui reflue et se répand
occise par les dragons d'un petit chef commandant
ils sont là indignés sur du béton armé
armés de poudre mais de poudre aux yeux
jetée inlassablement sur de vieux pavés
belle plage minée de bien trop d'enjeux
Â
De nouveau deux courbés sous le vent
camarades d'un jour au jeu des grands bilans
le siffleur offre au fumeur une once de silence
signant la fin de leur dominicale errance
simplement assis sur du béton armé
armés de soupires écumant l'amer
de l'humilité profonde des âmes sincères
ils se quittent d'un signe sans même se retourner.
Commentaires
c'est un peu le dialogue entre toi et moi, entre deux personnes qui ne se connaissent pas vraiment et qui pourtant sont liés par les mêmes combats, la même mémoire, les mêmes idéaux. À deux nous sommes déjà une forme de résistance !
A bientôt
effectivement, çà n'a pas pris une ride, on nous sert toujours la même soupe
c'est un poème déjà vieux de trois ou quatre ans mais il reste toujours d'actualité malheureusement !
Merci de ton passage et de cette note même si ce n'est qu'anecdotique.
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