Un oiseau s' est posé sur une branche,
Il chante, il me regarde et je souris,
Assis sur ma souche d' arbre en ce dimanche,
Attentif et captivé, par ses vocalises attendri.
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Les rameaux sont encore nus, effeuillés
Et sur moi, l' intrus, ils semblent vouloir veiller,
Me protéger avec leurs bras décharnés,
D' un monde où je me sens étranger.
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Sur le faîte du jeune chêne dressé vers les cieux,
L' oiseau s' égosille, s' époumone, attendant en vain
Que j' accompagne son gazouillis harmonieux
Dans sa mélodie dont je ne serais que le refrain.
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Le sentier est là devant moi qui serpente,
Il veut m' entraîner vers d' autres futaies,
Mais je ne répondrais pas à son attente,
Tellement je suis chez moi, ici dans ma chênaie.
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Que la forêt de Grimbosq me semble sereine,
Noyée dans le bruit fracassant du silence,
Là où je viens discrètement confier ma peine
Au zéphyr caressant ma sourde indolence.
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Oui je reviendrais l' oiseau couleur garance
Et, installé sur ce tronc vermoulu,
J' écouterais encore et toujours ta romance,
Figé tel une stèle, dans un mutisme absolu.
Â
Jean-Claude FISSOUN