PETITS RECITS BARBARES
Juin 1942, quelque part en Allemagne
En bonne épouse,
Gréta aime Hermann
En mari fidèle
Hermann aime Gréta
En qui il a l’impression d’admirer
Une égérie de Schiller,
Son poète favori
Et ils ont deux enfants blonds
Superbes comme la vie
Qui rient tout le temps
Heureux dans leur jeux innocents
Sous le portrait d’Adolf Hitler
Le führer qui les protège
Dans cette guerre juste
Pour plus d’espace vital
Mais Hermann laisse ce bonheur
Avec son goût de paradis
Car il a beaucoup de travail
Au camp, en ce matin ensoleillé
Il attend un convoi de cinq mille juifs
Venant de Hongrie
Qu’il a ordre de faire cramer
Juin 2009, quelque part en France
Un couple applique le slogan
Travailler pour gagner plus
Dans la crise
Qu’ils préfèrent oublier
Dans leur éden épargné
En amoureux, ils parlent de partir
En croisière de luxe
En Méditerranée
Ils boudent volontairement
Le journal télévisé
Où l’on montre
Des gens maigres et affamés
Qui attendent la mort
En Ethiopie ou peut-être en Somalie
Ou ce qu’il en reste
Eux, ils n’en ont rien à foutre
Eteignant finalement la télé
Préférant l’égoïsme de leurs rêves dorés
C’étaient deux petits récits
Sur le nazisme
Ordinaire ou extraordinaire
C’était une traque contre la barbarie
D’où qu’elle vienne
vendredi 12 juin 2009
Commentaires
`merci de bien vouloir mettre vos titres en `minuscules`
Enfumée par des êtres abjectes
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