Un jour
A la frontière
Imprécise et incomprise
De l’orient et de l’occident
Dans un no man’s land ravagé par la misère
Un vieux monsieur,
Sans doute accablé par la fatalité
Trébucha devant moi
Je l’aidai à se relever
Il me sourit et dit avec émotion
Soyez béni par Allah, le très grand
Dieu est absent de ma vie
Vous n’avez pas de religion ?
Je crois au bien
Semblant rassuré par mes dernières paroles
Il ajouta quand même
Rendu inquiet par mon discours d’athée
Mais Dieu a créé la Terre et même l’univers
Je lui répondis
Mais Dieu a-t-il voulu un homme si soumis ?
Il réfléchit et pleura
Son sanglot était si humain
Qu’il ébranla
Mon équilibre qui était pourtant serein
Il me narra les grandes lignes
De son existence
De noble dans la pauvreté,
Me montra une photographie de sa femme
Qu’il adorait comme un soleil secret
Continuant à marcher ensemble,
Soudain, je lui tins ces propos :
Je suis poète et je chante l’étoile de la Féminité
Et las, j’ajoutai
Et pourtant je vis seul et désemparé
Parce qu’il est vrai
Que dans notre monde
Je ne suis de fait qu’un exogame maudit
Devinant un drame dans ce que fut mon destin,
Il me prit doucement la main
Et m’emmena dans la contrée de ses croyances
Où les femmes savaient sourire et séduire
Dans leur charme si discret mais si raffiné
Que mon art s’émerveilla à les aimer
Le vieux musulman repartit dans la nuit
Je sus que nous habitions finalement le même quartier
Et qu’en réalité
Nous étions proches dans notre conception de la vie
lundi 30 juin 2008
Commentaires
Merci
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.