Reflets diaprés sous l’arcade du front,
Pétillante étincelle du miroir de l’âme.
Paupières mobiles, rideau soyeux,
Vous êtes le voile opalescent
De nos envies les plus secrètes .
Tantôt espiègles ou joyeux,
Ou bien rêveurs, mélancoliques,
D’ou vous vient cette aura magique
Où se devinent tous nos émois ?
De la vie, de ses joies, ses tourments,
Vous êtes la mémoire vivace
Dont vous gardez l’infime trace.
Il est de ces profondeurs irisées
Où l’on se noie avec délice,
Et d’autres, abysses enfiévrés
Où l’on se perd à tout jamais.
Lorsque d’indiscible tristesse
Vous êtes la source salée,
De tièdes et éphémères perles
Naissent de vos berges fragiles.
Aucun masque ne vous afflige,
Car alors, malicieux interprète,
Vous jouez de vos milles facettes
Au gré des humeurs de l’artiste.
D’enfants vous riez, innocence candide,
Mais la peur parfois vous surprend
Et trouble les minois charmants.
Il n’en est point de laids ni d’ingrats,
Seulement de pernicieuses gens,
Dont les pensées impures et noires
Vous ont ravi l’enchantement .
Certains s’égarent sur l’horizon,
Tout à leurs songes intérieurs,
Mais ils reviennent à la raison
Remplis de nébuleux ailleurs.
Donner pour un sourire de vous,
Mes rêves, espoirs les plus doux,
Afin que dans nos yeux demain
Votre avenir soit aussi le mien.