Je vois sous la surface
De ces mers sombres et froides,
Au lointain tachetées de glace,
Comme derrière le rideau
Où passent les mains
Du Magicien d’Eau,
D’étranges sphères de verre
Où palpitent encore
De fragiles fleurs de chair
Arrachées à ces corps,
Ces six milliards de corps
Qui peuplent les terres ;
De fragiles fleurs de chair
Qui frissonnent encore
Au moindre contact,
Même à celui de l’Air
Qui parcourt les pores
Et qui emmène au loin,
Dans de petites spores,
Les plus grands espoirs ;
De fragiles fleurs de chair
Qui résistent encore
Aux plus violents éclairs
Qui tombent comme la Mort
Et qui déchirent les mers
En de grands cris froids
Et de grandes vagues sonores.
Il y a… comme une odeur de fin ;
La Mort a mis
Son plus beau parfum.
Pourtant les spores
Volent encore…
Au loin.
Elles peuvent atteindre, peut-être,
Une terre inconnue
Où pourront alors renaître
Tous nos enfants déchus,
Sans religions, sans prêtres ;
Le Corps et l’Esprit nus.
Je peux y croire, peut-être…
Tout n’est pas perdu.