Encore un espoir qui s’enfuit,
Encore une partie qui s’achève
De mon jeu favori
Sans fin et sans trêve.
Sommes-nous destinés à fondre
Les lignes de nos mains ?
Deux par deux, bien rangés,
Pour confondre nos unités ?
Le besoin d’Amour est-il
Gravé dans l’être humain ?
Eve et Adam doivent-ils,
Pour vivre heureux, vivre en ne faisant qu’un ?
Je me demande si cette liberté
(Si chère à mon âme)
Peut, de la solitude, supporter
La froide et terne lame ;
Dois-je payer pour sa compagnie
L’odieux prix de la rancœur,
Sacrifier ses instants bénis,
Si chers à mon cœur ?
Pourrai-je jamais me faire un lit de quiétude
Avec les étoffes des sentiments ad vitam ;
Ou devrais-je vivre dans l’inquiétude
D’y dormir seul ad aeternam ?
Pourrai-je un jour voir grandir mes enfants
Et vieillir avec la femme que j’aime,
Ou ne serai-je qu’encore un peu amant
Qui n’adore et n’endure que lui-même ?
La ligne de cœur
(Au creux de ma main)
Et la ligne de mon destin
(Tracée sur les heures)
Ne sont, pour chacune d’elles,
Qu’une ligne parmi d’autres.