Ni le temps ni l'envie
De distraire ma vie
Aux quatre coins des sourires complices
Aux corps quémandant la caresse sans désir ni vice
Aux femmes résolvant leurs problèmes par l'homme
Aux gens s'agglutinant comme cellules de sarcome
J'ai peur tout fuit si vite
L'existence avec ses rites
M'abandonne soudain au tournant d'une route
Il s'insinue en moi un étrange doute
Maçonné par l'insoumission la révolte le sentiment
Que je ne sais si je dis vrai ou si je mens
Il me reste encore quelques lunes
Pour gravir péniblement cette dune
S'effritant à chacun de mes pas davantage
Le fait d'être vieux ne m'a pas rendu sage
J'oublie tout mon passé et jusqu'au remord
Que fait parfois naître en moi l'amour de la mort
Poème tiré du recueil L’homme dispersé
G. MARQUÈS