Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Je laisse de longues cheminées effilées lâchant mollement leurs fumées
vers les halos du soleil fade, lointaines, multiples, des complexes
s'organisent autour, et des pylônes barbelés me traverser la tête, Tancarville se
redresse, le ruban défile sous mes engrenages cliquetants et mes gommes, dans le
sourd et l'acerbe de leurs frottements, fusion de mes roues sur mes arrivées.
Mes arrivées chavirent, sombrent, de vieux bateaux mélangent leurs
couleurs glauques et ferraillées aux trains métalliques posés sur le ballast
des briques de la gare; les gens s'emmêlent dans ma tête, les bâtiments et
les couleurs m'étouffent, je ne comprends rien à l'environnant, j'erre, le
pas incertain dans des rues qui ne me ressemblent pas. Et puis idiot, je
regagne mon domaine, m'accroche à ma voiture, le vent frais me tanne la peau,
je m'enroule les bras autour du corps, mon regard scrute, l'instant est
dans sa magie, à fleur de nerfs.
Je suis du regard de longues files de véhicules disciplinées,
s'arrêtant aux tricolores, redémarrant en cortège, des voitures policières déboulent,
je suis chahuté par les flots incessants de véhicules, je ne vois pas la
sienne. Elle accroche ses yeux sur moi pour la première fois, la légèreté de
son être m'envahit. Je me dépose entier à sa portière, pénètre son habitacle,
nos baisers premiers nous situent dans l'espace, d'un point à un autre
point, je trace du doigt la ligne de ses lèvres, découvre sa peau, ses
odeurs, ses yeux se brouillent, son pantalon jupé- brodé arabesque mes
sens, son ocre rouge me brûle, je joue du regard sur le lacet de son corsage
opalin, nos mains s'étreignent, se frôlent, effleurement sensuel,
plonger dans sa bouche, cormoran, la mer est comme son corps, fuselé,
m'immerger, recevoir ses fluides, briser le vague de l'instant, condenser le flou,
comprimer nos poitrines houleuses, nous nous embrassons, nos souffles
se font sensibles.
Et l'on reste des instants sans interdits, malfaiteurs de la prohibition charnelle
Nous sommes hors la loi en amour.
Le parking nous stationne, nous ne dînerons pas !

L'on se décide enfermé de nos envies, je découvre ses univers, son «chez eux ».
Il me brûle de connaître sa peau, l'entier de son corps, nos vêtements volent nos instants,
l'on s'emmêlent les doigts dans des nouages indociles, des ceintures de moments,

les sens commandent et s'organisent, l'on se : «nudifie ».
Des heures qui se sont font soyeuses, nous suffoquent, découverte de
nos sens, coller au plus près, je sens pulser nos coeurs, rythmés sous les
étreintes, fulgurance des sens, le sang fait un départ arrêté, un
millième de seconde s'écoule dans nos veines.

La nuit s'offre à nos amours-désamours, nos decouvertes-inquiétudes,

Je range tes petits cheveux sur ton front, les organises, ils roulent
et se rebellent, petits blonds qui se plient alors sous mes doigts. Nos
corps transpirants sous les poussées de nos post-orgasmes, tes yeux entrent
si profondément dans les miens. Nous agitons nos vies l'un contre
l'autre, le trouble de nos mouvements, le chaos de nos sens qui frotte, qui
claque, pousse en ruade, ordonne, demande, fait.
Puis le temps des poses, des pauses, dépose tes lèvres sur les
miennes, tendresse recevable, nos mains se jouent de nous, ta joue contre la
mienne, je sens comme des airs de bonheur dans la nuit installée.
Je laisse de longues cheminées effilées lâchant mollement leurs fumées
vers le halos des éclairages, lointains, multiples et complexes,
Ils s'organisent autour, des pylônes barbelés me traverser la tête, Tancarville se
dresse, le ruban défile sous mes engrenages cliquetants et mes gommes dans le
sourd de leurs frottements, fusion de mes roues sur mes départs, mes départs de
nos havres de paix de tendresses et d'amour,
dans mes départs du Havre.

nOrTeX

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  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...