J'ai fait le tour des choses de la vie ; J'ai bien erré dans le monde de l'art ; Cherchant le beau, j'ai poussé le hasard: Dans mes efforts la grâce s'est enfuie !
A bien des coeurs où la joie est ravie, J'ai demandé du bonheur, mais trop tard ! A maint orage, éclos sous un regard, J'ai dit : Renais, ô flamme évanouie !
Et j'ai trouvé, bien las enfin et mûr, Que pour l'art même et sa beauté plus vive, Il n'est rien tel qu'une grâce naïve ;
Et qu'en bonheur il n'est charme plus sûr, Fleur plus divine aux gazons de la rive, Qu'un jeune coeur embelli d'un front pur !