Les ténèbres posent avec douceur leur voile
De soie noire sur cette pièce, et mes paupières
Se referment lentement, prête à mettre la voile
Morphée de ses bras apaisants avec force m'enserre.
Â
Et tu es là , sous mes yeux, aussi charmante
Que le jour de notre première rencontre, il y a
De cela fort longtemps, moi encore enfante,
Ombre protectrice, être sans visage, toujours là .
Â
Et comme chaque soir, dans mon Eden infini et coloré
Je te dessine sans cesse, dans une peinture éternelle
Commencée depuis des années, depuis toujours continuée !
ô insaisissable Belle ! Ombre Mystique, quand vas-tu t'arrêter !
Â
Je ne veux que te parler ! Allons, viens m'aborder !
Déesse qui me soutient en silence, Echo de mes rêves,
Tu es mon sang mental, comme à arbre l'ambrée sève,
Tu es ma deuxième vie, de loin la plus enjouée !
Â
Mais mon ensemble de couleurs me semble bien imprécis,
Mais mon ensemble de croquis me semble bien trompeur
Car tu t'enfuis quand je t'approche, esprit rieur,
Me narguant avec mon éternel ébauche de toi... jamais finie.