Tu vois la terre au loin ?
Elle ressemble à un poing .
Une levée de jaune et vert
Elle n’a rien d’un enfer.
Et le vent souffle dans le cou du marin
Il pense à sa belle qui pleure de chagrin
Elle s’habille de noir
Et porte sur la tête un phare .
Sonne , sonne le glas ,
Il résonne comme le son du tracas .
C’est une oraison funeste
Qui danse comme une chanson de geste .
Et lui il attend de pouvoir rentrer
Au loin vogue son voilier .
Il parcourt les îles
Et c’est un chanteur habile .
Il reprend les refrains
Des autres et les siens .
Il parfume le vent
De sourires d’enfants.
Marin de la mer
Qui balance sa misère
Pour une poignet de sous
Il vogue avec les fous .
On le disait pirates sans loi
Mais il tuait pour le roi
Et son corps souvent pendait
Le long d’un mat contrefait .
Il découvre des continents
Et parfois les trouve charmants
Mais jamais il n’oublie
Sa gentille Marie .
Elle a les yeux très bleus
En pensant aux adieux .
Mais elle sait qu’il est tard
Pour ne pas dire au revoir .
Parfois la brume se soulève
Et en haut d’un joli rêve
Le bateau de l’amant
Revient en chantant .
Mais c’est souvent aussi
Qu’il n’y a que des oiseaux gris
Des mouettes moqueuses
Qui rient des malheureuses .
Dans ses îles lointaine
Il pense et meurt de sa reine
Toujours en chantant ses chansons ,
Et en pleurant au son des violons .