C'est là tout près des cieux sur ce mont isolé,
Que loin de Dieu des hommes de nos deux mains serrées,
Nous unîmes nos âmes face à l'éternité.
Et lorsqu'à des années je retins dans mes bras,
Sa vie qui par le vent se décimait déjà ;
C'est le regard posé vers ce mont tout là -bas,
Que la mort peu à peu à mon corps l'arracha.
Oh ! que hurle le vent tant que souffre mon coeur
Qu'aucun de tous vos chants et de toutes vos fleurs
Ne vienne profaner son nom et sa demeure
Qu'au fond de mon tourment je ne sois qu'en exil
Là dans cette maison aujourd'hui délabrée
Où rôdent son esprit et mon ombre emmurés
Oh ! que hurle le vent plus haut que la vallée,
Pour qu'au travers sa voix s'en vienne m'appeler.
Que dans la nuit profonde par son souffle guidé,
J'atteigne enfin le mont où nous nous sommes liés.
Que ses mains dans les miennes et nos corps enlacés,
La mort ainsi nous mène vers notre éternité.