Douce et âpre fraicheur, comme rosée amère ;
Sa tendre fleur éclot, se libère en mourant :
Délicieuse peine qu’une larme pourfend !
Chuchotant dans sa danse, les plus profonds mystères.
Â
De sa nocturne marche, son parfum de Cythère
Elle roule sans bruit, courre invisible quand
Le sursaut des soupirs gonfle puis se répand.
Le silence déchire les mots à ciel ouvert.
Â
Maquillage sans fard, onde du vrai vibrant
Ses gracieux doigts de rose s’étalent en se cachant
Et l’esprit devient mer, et le visage écluse.
Â
En ta muette course, tu murmures tout haut,
Compagne aux goûts étranges, sage et pudique muse :
La chair n’est que poussière, et l’âme demeure eau.