J'avance
alors que je risque de retomber, de me faire mal et de peut-être ne jamais me relever. Malgré cela je continue, je mets un pied devant l'autre, sur ce fil si fin et si fragile, ce fil de barbelé qui me pique la plante des pieds. Je saigne, encore une fois, je suis tombée et j'ai su me relever tant bien que mal, évitant de regarder vers le bas, car le vertige pourrait me prendre et me faire vaciller. Je ne me retourne pas pour regarder la distance parcouru, car mon équilibre pourrait me trahir et causer ma perte à jamais. Je ne vois pas le bout du fil, il est enfoncé dans les ténèbres. Je sais seulement que pour y arriver, il faudrait qu'on me tienne la main, qu'on me donne une raison pour ne pas tout abandonner. Je fais de mon mieux pour tenir bon, pour arriver là où les autres sont passés depuis longtemps. Il fait de plus en plus noir, la douleur est de plus en plus insupportable. Chaque blessure me tue un peu, mon cœur va lâcher. Mais je continue à avancer, avec l'espoir que tu m'attends au bout, prêt à faire de mon fil de barbelé un doux fil de soie. La vie ne tient qu'à un fil...

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