L’EXTRATERRESTRE
Souvent
Pour fuir une angoissante vacuité
Et sa fataliste léthargie
Je deviens un extraterrestre
Par la pensée
Retrouvant des gens que j’aime
Dans l’univers de leurs lois
Quand ils applaudissent
Mon retour dans leurs ébats
Puis éjaculé
Dans un autre espace-temps
Je découvre une pionnière
Qui aime s’ouvrir
Au vagabondage sauvage
De mes jours et de mes nuits
Séduite par leur limpide anomalie
Toujours
Pour échapper à la connerie
Et à son ordinaire monotonie
En extraterrestre averti
Poussé par un délire lucide
Je voyage dans un cosmos rasséréné
Où je jubile
Prêt à venger
Une certaine overdose du morose
Et puis,
Voulant soigner et cicatriser
Le mal terrible et invisible
Qui règne sur notre monde aliéné
Et voulant atterrir
Sur ma planète bleue
Ramené par des vents
Spatiaux et vertueux
Je me heurte sans cesse
A une pénurie de baisers
Où soupirant de lassitude
Je retourne dans l’atmosphère
Grise de l’ennui et de la banalité
C’est pourquoi
Je me surélève
A chaque émoi
Comme pour chercher
Les restes épars de ma folie
Et que finalement
Dans l’esprit ténébreux
D’une froide défaite
Remettant mes chaînes
Dans un rite sécuritaire
Je stagne dans un leurre pourri
Maudissant les territoires
Neufs et anciens
De notre lamentable inertie
lundi 25 mai 2009