Ce fut un bel été celui dont me souvient...
Les oiseaux gazouillaient par les arbres voisins,
Et les fleurs embaumaient mon coeur et mon jardin.
Le ciel était d'un bleu que l'onde n'égalait,
Et le soleil au creux de mon âme brillait;
Et par delà la haie, bien au delà des champs,
Coulaient limpides et gais la rivière et le temps;
Et là comme un vieil homme qui sous l'âge ne ploie,
Centenaire mais noble à l'image d'un Roi,
Se tient toujours mon arbre indestructible et grand,
Qui dessous son feuillage cache mes sentiments.
O port d'amour sans âme, escale sans retour,
Je viens vers toi affable, passer mes derniers jours.