Un soir que j'étais lasse et mes sens épuisés,
M'allant mettre à l'ombrage de toute vérité,
Je me vautrais entière, soumise abandonnée,
Dans ce havre de paix, que j'avais mérité.
Pourtant je fis un songe je le sais c'en fut un,
Qui me parla du monde et de sa triste fin.
Plus de vie que poussière, de végétaux enfouis,
Nul âme sur la terre, aux cieux de Paradis;
Et puis je vis Paris belle dame dit-on,
Sous le joug acéré du très grand aquilon,
Se rider toute entière de ses pieds jusqu'au front ;
Ainsi je vis passer constatant le désastre,
Des villes comme Rome Athènes ou bien Chartres,
Où seuls les monuments dans ces décombres intacts,
Portait en gémissant tout le poids du néant;
Oh belle cantatrice que vins-tu me chanter ?
Quand pour unique souhait voulait me reposer;
Ne pus-tu donc le taire ce dont tu me parlas ?
plutôt que d'éveiller un aussi vain combat !
Car tant, que sur la terre, des hommes il y aura,
Funeste leur histoire ainsi se gravera.
Et rien n'y changera, ni personne, ni moi.