Ô monde prodigieux qui naquit du mystère,
Tu nous fis sous tes cieux, présent de cette terre,
Afin qu'après longtemps de siècles épuisés,
Nous puisions de ces temps, ta simple vérité...
Mais ni de ces douleurs de nos pères évoqués
Ni de celles qu'au cœur nous avons conservées
N'ont eu, force de mal, raison de nos idées,
Tant nous semble vitale, si piètre avidité;
N'ont sut de nos esprits cette flamme extirper
A nos raisons impies une âme y insuffler
Tant à la perfidie nous savons nous rallier,
Dès lors qu'au dernier cri nous n'avons succombé.
Ô monde à l'indigence des êtres sont voués,
Quand d'autres en l'opulence, leur dictent leurs pensées;
Tel est ce Dieu de chair mort pour eux sur la croix,
Qui mieux que de la terre leur a donné sa foi.
Et tandis que ton vœu s'achemine à trépas,
S'en vont vils et joyeux, ces gueux et ses goujats,
Quand d'un front obséquieux, tu bénis leurs ébats.
Ô monde ta moisson brûle dessous ton ciel,
Et là de ma maison tournée vers l'éternel,
Je ne vois plus ton nom, pas même de parcelles,
Si noir est l'horizon, ou passa l'hirondelle.