LE VIEUX FOU
 ÂL’homme est un fou qui s’ignore
ÂM’a confié un vieux fou anonyme
Sauvé par un délire
Qui le protégeait de la banalité
ÂEntre quatre murs
Il étudiait sa déraison
Coupable d’inventer
Un autre système de pensées
ÂEt moi, poète rendu lucide par la folie
ÂJ’envisage ses propos
Comme ceux
D’un oiseau qui doit atterrir
Et qui aura les ailes arrachées
Dans une abrutissante monotonie
ÂEt dans une réalité
Apparemment figée
ÂUn vieux fou
Suivi à la trace
Par la norme aliénée
ÂSurvit
En libérant son univers dément
ÂEt moi, de mon monde
Je le salue
Et je lui dis merci
ÂPour avoir osé
Contaminer ma révolte
Qui se pâmait
Dans le conformisme
De toutes ces années
ÂEt un vieux fou que je deviendrai
A l’abri dans la furie d’un poème
Ose savourer
Un combat rapproché
Où je tue
Cette terrible absence de folie
ÂCette époque qui réprime le génie
Â