VIEILLESSE !
Cruelle et vile vieillesse,
Que tu m’eusses apporté la sagesse,
A moi qui suis empli d’hardiesse !
Que n’ai-je pu retenir ma jeunesse,
Moi qui suis débordant de tendresse,
Laisses moi avoir une dernière maîtresse !
Je voudrai encore connaître l’allégresse,
Offrir de tendres caresses,
A l’amante enchanteresse.
Serrer en mes bras une pécheresse,
Que je sauverai de la détresse,
L’aimer sera ma dernière richesse.
Je veux encore mille prouesses,
Ne point renoncer à toutes ces promesses,
Ce désir fou m’oppresse !
Je souhaiterai douce déesse,
Dans une folle ivresse,
Vous changer en diablesse!
Mais le temps file à grande vitesse,
Aujourd’hui mon corps paresse,
Le temps des folies régresse!
Ho! cruelle traîtresse,
Mon existence affronte la rudesse.
Des affres de la vie on ne transgresse!
DELCAU Roinos