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Etant prêts à intervenir
A tout moment
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Nous artistes américains
Avons pour but
D’infiltrer amoureusement Roubaix
Ville périlleuse et repérée
A cause de ses démons concrets
Et de son étrange authenticité
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Située dans le Nord de la France
Avec ses cent mille habitants
Qui aiment aborder
Depuis la plaine des Flandres
Faussement amoindrie
La joie cocasse et savoureuse des bières belges
Dans des virées sauvages
Où on oublie la misère
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Quant à moi
Poète du centre ville
Où mon amour s’est barricadé
J’attends leur visite géante
Humble et impressionné
Quand ils désirent impressionnants
Un cœur intégral qui palpite désormais
Aux accords intensifs de leurs passions
Dans un réel rêveur qui s’avance
Plus fort pour une fois
Que les bonds intrépides
De l’imaginaire le plus puissant
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Et c’est pourquoi
En réfractaire souvent solitaire
Avec une arme exquise
Qui personnalise ma liberté
J’anticipe impatient et bousculé
Un débarquement prochain
Qui sera noble et digne
Chargé de relever un enfer fardé
Où croupit comme dans une larme stagnante
Une réalité brute et éplorée
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Et c’est alors que dans l’énergie d’un humour guerrier
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Je lance à travers ma cité
Non à l’impérialisme américain
Même quand il tend la main
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Car j’ai cette certitude comme peut-être
D’autres roubaisiens
Initiés par de trop sombres habitudes
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Qu’ils seront là pour nous sidérer
Nous faisant crouler
Sous une avalanche dangereuse de baisers
Dans un bonheur total
Enfanté par le jamais vu
D’un poème en tous poings absolu
Où une Amérique parée
Du souvenir d’une certaine Marylin déclamera
Bouffée par l’émotion
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Nous artistes américains
Sommes venus à Roubaix
Pour identifier le corps d’esprits inquiétants
Mais si salutaires
Qui s’alimenteraient d’une potion magique
Pour résister à un ordre délétère
Cet ordre brisé par tant de bonnes manières
Et par la force surhumaine d’une ville autrefois ouvrière
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Et autour de moi
Un aigle tournoie
Envoyé par un peuple allumé
Par la volonté d’une victoire
Et pourquoi pas par un de leurs rocks frais et rédempteur
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Mardi 12 janvier 2010
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Et au loin dans un rêve encore lointain
Dans une idylle à l’américaine
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Une foule d’artistes trop émotionnés
Confesse dans un espoir convulsionné
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Nous poètes des United States
Devons impérativement
Atteindre Roubaix
Cité aux trop grands mystères
Dans lesquels des initiés
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